En matière de prestations familiales, il faut bien faire la différence entre l'allocataire et l'attributaire.
C'est la personne physique qui assume la charge effective et permanente de l'enfant à qui est reconnu le droit aux prestations familiales. Ce droit ne peut être exercé que par une seule personne au titre d'un même enfant.
Si vous êtes marié ou si vous vivez en concubinage, vous devrez choisir lequel d'entre vous sera allocataire. En l'absence de choix, c'est la mère qui sera allocataire.
En cas de divorce ou de séparation, l'allocataire est celui du couple au foyer duquel vit l'enfant. Si lors d'un divorce, un jugement de résidence alternée a été rendu, les parents doivent désigner d'un commun accord celui qui percevra les prestations familiales. À charge pour ce dernier de répartir ensuite les sommes perçues avec l'autre parent. En cas de désaccord, il est possible de recourir au médiateur familial.
S'agissant des allocations familiales proprement dites (à l'exclusion donc des autres prestations familiales), la règle particulière suivante s'applique : en cas de résidence alternée, l'allocataire est celui des deux parents qu'ils désignent d'un commun accord. À défaut d'accord sur la désignation d'un allocataire unique, chacun des deux parents peut se voir reconnaître la qualité d'allocataire :
- lorsque les deux parents en ont fait la demande conjointe ;
- lorsque les deux parents n'ont ni désigné un allocataire unique, ni fait une demande conjointe de partage (Code de la Sécurité sociale, Art. L. 512-1).
À noter :
La désignation d'un allocataire unique ou la demande de partage doit être adressée à la CAF au moyen d'un formulaire spécifique disponible sur le site
www.caf.fr. Lorsque les parents ont désigné un allocataire unique ou fait une demande conjointe de partage, ils ne peuvent remettre en cause les modalités ainsi choisies qu'au bout d'1 an, sauf modification des modalités de résidence du ou des enfants.
Lorsque chacun des parents a la qualité d'allocataire, le montant des allocations familiales dues à chacun d'eux est égal au montant des allocations familiales dues pour le total des enfants à charge, multiplié par un coefficient résultant du rapport entre le nombre moyen d'enfants et le nombre total d'enfants (voir exemples dans l'encadré ci-après).
Le nombre moyen d'enfants, pour chaque foyer, est obtenu en faisant la somme du nombre d'enfants à charge dans les conditions suivantes :
- chaque enfant en résidence alternée compte pour 0,5 ;
- les autres enfants à charge comptent pour 1.
Le nombre total d'enfants, pour chaque foyer, est obtenu en faisant la somme du ou des enfants en résidence alternée et, le cas échéant, du ou des autres enfants à charge.
Exemples de calcul des allocations familiales en cas de résidence alternée
(Source : Caisse nationale des allocations familiales)
Exemple n° 1 : séparation avec résidence alternée de tous les enfants
Monsieur et Madame Durand ont deux enfants.
Ils se séparent avec résidence alternée des deux enfants.
Dans chaque cellule familiale, le droit est donc étudié sur la base des allocations familiales pour deux enfants.
Puis, à ce montant, est appliqué le coefficient ; chaque enfant comptant dans ce cas pour 0,5, soit :
(0,5 + 0,5)/2 = 1/2 du montant des allocations familiales pour deux enfants.
Le montant versé à chaque parent est donc égal à la moitié du montant des allocations pour deux enfants.
Exemple n° 2 : famille recomposée
Monsieur et Madame Dupont ont deux enfants.
Ils se séparent avec deux enfants en résidence alternée.
Madame Martin a trois enfants en résidence permanente.
Monsieur Dupont et Madame Martin forment un couple.
- Droit de Madame Dupont :
(0,5 + 0,5)/2 = 1/2 du montant des allocations familiales pour deux enfants.
Madame Dupont a droit à la moitié des allocations familiales pour deux enfants. - Droit de Monsieur Dupont et Madame Martin :
(3 + 0,5 + 0,5)/5 = 4/5 du montant des allocations familiales pour cinq enfants.
Monsieur Dupont et Madame Martin ont droit à 4/5 des allocations familiales pour cinq enfants.
L'attributaire :
C'est la personne à qui sont réellement versées les prestations. En principe, c'est l'allocataire lui-même qui est attributaire.
En cas de retrait total de l'autorité parentale de l'allocataire, les prestations sont versées à son conjoint ou concubin.
En outre, lorsque les enfants sont élevés dans des conditions manifestement défectueuses, ou lorsque le montant des prestations n'est pas employé dans l'intérêt de l'enfant, le juge des enfants peut décider que les prestations seront versées à une personne physique ou morale qualifiée, appelée « tuteur aux prestations familiales ».
Avantage :
Les prestations familiales ne sont soumises ni à l'impôt sur le revenu, ni à la CSG.
Inconvénient :
Les prestations familiales sont assujetties à la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), exception faite de l'allocation de parent isolé et de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé.
À noter :
Les personnes de nationalité étrangère bénéficient, au même titre que les Français, des prestations familiales. Toutefois, ils doivent pouvoir justifier, tant pour eux-mêmes que pour leurs enfants, de la régularité de leur entrée et de leur séjour en France.