Quand s’inquiéter ?
Entre 2 et 5 ans, presque tous les enfants deviendront naturellement propres. Au fil du temps, la maturation des mécanismes de la continence permet de contrôler la miction. Alors inutile de s’inquiéter trop tôt si votre enfant n’arrive pas à "se retenir" la nuit. Les signes qui doivent vous amener à consulter.
Vers 18 mois, l’enfant sait signaler que sa couche est mouillée. Entre 20 et 30 mois, il est propre pendant la journée, et entre 30 et 40 mois, avec l’aide de ses parents, propre la nuit. Puis il devient propre de façon autonome. Quelques accidents nocturnes sont possibles et sûrement pas dramatiques… Ainsi encore un enfant sur deux entre 3 et 4 ans fait pipi au lit, et c’est parfaitement normal !
Le pipi au lit, un vrai souci
Au-delà de 5 ans (et avant 12 ans), 11 %, soit un peu plus d’un enfant sur dix a encore des difficultés de maîtrise de ses mictions.Et il n’est pas question aujourd’hui de se contenter d’un "ça va passer en grandissant" parce que l’on sait que le problème ne se résout pas toujours seul : 1 % des enfants énurétique le resteront à l’âge adulte… Par ailleurs, faire pipi au lit peut être un véritable handicap social, à sa petite échelle (grande pour lui !).
L’énurésie nocturne primaire isolée, le classique "pipi au lit", fait le gros bataillon des troubles urinaires de l’enfance. Sa définition est consensuelle : l’enfant énurétique est plutôt un garçon, de plus de 5 ans qui n’a jamais été propre pendant son sommeil. Il a par ailleurs acquis le contrôle de ses mictions la journée dans des délais normaux.
Des rythmes à respecter
Avant de s’inquiéter et de consulter, mieux vaut s’assurer que l’enfant fait pipi correctement, et en particulier dans la journée. Autrement dit, il doit ne pas trop se retenir et demander à aller aux toilettes dès que le signal de "trop-plein" se manifeste, sans attendre le dernier moment. Puis s’installer correctement, les jambes non entravées par la culotte ou le pantalon, pour faire pipi sereinement jusqu’à la dernière goutte. A prévoir, des mouchoirs en papier pour s’essuyer, car à l’école les toilettes sont parfois sommaires. Cinq à six pauses pipi dans la journée est une bonne moyenne.
S’il est conseillé de boire de l’eau régulièrement, pour nettoyer le système de vidange que constitue le rein et la vessie, inutile de lui donner à boire avant le coucher : certains enfants ont du mal à s’éveiller la nuit ou fabriquent trop d’urines pendant le sommeil.
Le moment de consulter
Si le problème perdure et que vous vous sentez perdre pied, il est temps de prendre son petit souci à bras le corps, sans dramatiser.
Première raison de consulter, ses pipis au lit nuisent à sa vie sociale : il n’ose pas aller dormir chez un copain, il n’envisage même pas la colonie de vacances de ses rêves… En bref, il ne peut plus agir comme un enfant de son âge. Il est alors temps d’essayer de le sortir de ce cercle vicieux.
Seconde bonne raison d’aller voir votre médecin de famille : il est perturbé psychologiquement. Il en parle beaucoup ou au contraire s’en cache, il pleure sans raison ou pour une raison qu’il pense inavouable, il semble avoir un problème à l’école ou un gros changement vient de se produire dans sa vie… Il faut alors ne pas laisser perdurer la situation.