Pipi au lit : qui est concerné ?
En France, plus de 400 000 enfants font "pipi au lit". Quelles sont les véritables causes de l’énurésie ? Quels sont les facteurs de risque ? Pour mieux comprendre ce qui gâche les nuits de vos enfants.
Avant toute chose : dé-dra-ma-ti-ser ! Votre enfant n’est pas le seul, loin de là, à faire pipi au lit. Il n’est pas malade, il n’est pas "en retard" et cela passera un jour. A coup sûr.
L’âge de la propreté
On s’imagine bien souvent qu’à l’âge d’entrer à la maternelle, un enfant doit être propre. Au grand dam des parents, c’est faux ! En effet, les enfants sont généralement propres dans la journée entre 20 et 30 mois, mais c’est seulement vers 3 ans et demi qu’ils deviennent autonomes la nuit et les accidents nocturnes restent fréquents jusqu’à 5 ans. Et ils sont parfaitement normaux car le système de contrôle de la vessie de l’enfant n’est pas encore parfaitement au point. Et cette immaturité vésicale peut perdurer jusqu’à ses 6 ans, alors pas de panique !
Les garçons plus souvent touchés
On peut commencer à parler d’énurésie lorsque les enfants ont plus de 5 ans. A cet âge, environ 15 % des enfants font pipi au lit. Ils ne sont plus que 8-10 % vers 8 ans et encore à 2 ou 3 % à l’adolescence. Au total, ce sont plus de 400 000 enfants qui sont touchés par l’énurésie et pour une très grande majorité d’entre eux (70 %), il faut savoir que ce sont des garçons.
La forme d’énurésie la plus répandue est l’énurésie dite primaire, elle concerne 80 % des enfants. Les causes sont alors souvent physiologiques ou héréditaires et plus rarement psychologiques. Lorsqu’elle est secondaire (après 6 mois de propreté), l’énurésie est souvent liée à un grand changement ou une rupture dans sa vie.
Dans tous les cas dialoguez avec votre enfant et ne le culpabilisez pas.
Les facteurs de risque de l’énurésie
Les causes et facteurs de risque d’être concerné par le pipi au lit sont multiples mais on en isole deux grands types : physiologiques et psychologiques.
Le facteur de risque le plus incontestable d’énurésie est l’hérédité. En effet, le risque pour un enfant de devenir énurétique est multiplié par sept si son père était énurétique dans son enfance et par cinq s‘il s’agissait de sa maman. Les chercheurs ont d’ailleurs mis en cause un chromosome particulier qui serait responsable !
Les troubles affectifs et psychologiques jouent également un rôle majeur dans le déclenchement de l’énurésie secondaire (la plus rare). De grands changements dans la vie d’un enfant (déménagement, divorce, arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur…) peuvent créer un choc émotionnel et générer l’énurésie.
Au final, ce sont souvent un ensemble de causes qui sont responsables de ce malaise. Prendre le problème à bras le corps, consulter et soutenir votre enfant sans le culpabiliser sont les meilleurs moyens d’en sortir rapidement.