La péridurale
La péridurale est un type d’anesthésie voué à atténuer les douleurs de l’accouchement. Décidée ou refusée par la mère selon son gré, elle consiste à diffuser des médicaments par perfusion directement dans la colonne vertébrale, c’est-à-dire à proximité des nerfs qui transmettent la douleur propre à l’accouchement.
Avantages de la péridurale
- Absence de douleurs : La péridurale réduit, voire fait entièrement disparaître la douleur.
- Préservation des sensations : Si la douleur a disparu, les sensations sont là et offrent une pleine conscience physique de l’accouchement.
- Concentration accrue : L’absence de douleurs permet de focaliser son attention sur les efforts de l’expulsion.
- Fatigue réduite : La fatigue post-accouchement n’est pas aussi intense qu’en cas d’accouchement sans péridurale.
Cas particuliers
La péridurale est tout particulièrement recommandée dans les cas de grossesse à risques, notamment :
- Les femmes cardiaques ou hypertendues : La péridurale permet d’éviter les variations de tension.
- Les diabétiques : Elle évite la hausse de la production de glucose par le corps en réaction au stress de la douleur.
- Lors d’une prééclampsie (complication rénale qui survient pendant la grossesse) : Elle améliore la dilatation des vaisseaux qui véhiculent le placenta.
- En cas d’accouchement par césarienne : Elle permet à la mère de plus et mieux « vivre » l’accouchement par rapport à une anesthésie générale, plus lourde à subir.
- Si l’accouchement s’avère plus long que prévu : Elle permet à la future maman de se reposer et de ne pas être épuisée au moment de l’expulsion.
- Si la dilatation n’est pas aisée : L’effet antispasmodique qu’elle exerce sur le col accélère la dilatation.
Avant l’accouchement : Une consultation avec l’anesthésiste lui permettra de se renseigner sur votre morphologie, vos antécédents allergiques, et d’établir un bilan sanguin. Préparez-vous à l’éventualité de tomber sur un médecin qui cherchera à vous dissuader d’avoir recours à la péridurale pour des raisons morales ou religieuses… et prenez donc soin de réfléchir à la question au préalable avec votre conjoint !
- Pose de la péridurale : à quel moment ? La pose se fait lorsque la dilatation du col a atteint les 3 centimètres environ.
- Pose de la péridurale : dans quelle position ? Une position adéquate permet à l’anesthésiste de se repérer entre la pointe de vos vertèbres : elle peut être assise ou couchée (tête fléchie et genoux remontés), l’essentiel est que votre dos soit rond.
- Les différentes étapes de la pose : Après avoir repéré le lieu de la piqûre et l’avoir localisé par une petite marque au feutre, l’anesthésiste effectue une anesthésie locale et un nettoyage de la peau destiné à rendre la zone stérile. Il introduit ensuite une aiguille qui servira à guider la pose du cathéter, petit tuyau souple qui permet de faire passer le produit anesthésiant dans l’espace péridural (enveloppe externe) de la moelle épinière.
- Attention : Vous devez impérativement être immobile au moment de la pose. Il convient donc de prévenir l’anesthésiste si vous sentez une contraction arriver. Il ne pourra vous piquer qu’entre deux contractions.
- Durée : Elle dépend de l’hôpital où vous accouchez ; dans certains cas est pratiquée une injection unique censée durée jusqu’au terme de l’accouchement, dans d’autres plusieurs petites injections.
- Effets secondaires : La péridurale peut générer des douleurs lombaires 24 heures après l’accouchement, ainsi que des maux de tête.
- Baisse de la perception des contractions : L’absence de sensations dans le bassin peut parfois réduire la perception des contractions, et donc la perception du moment où il faut pousser, avec pour conséquence possible (mais rare) l’utilisation des forceps.
- Conséquences psychologiques : Certaines considèrent, consciemment ou non, l’accouchement comme un passage de l’identité de femme à l’identité de mère. Dans ce cas, la douleur est parfois associée au processus mental de construction de l’identité maternelle ; s’en priver peut alors être mal vécu.
- La péridurale est interdite dans les cas suivants : Troubles de la coagulation, allergie au produit anesthésiant, maladie neurologique en cours d’évolution, fièvre supérieure à 38° le jour de l’accouchement, travail trop engagé au moment de l’entrée en maternité.